Convegno internazionAle
Ce colloque a reçu le soutien du finacement cassini pour l’organisation de journées d’études franco-italiennes
Avec la présence de l’auteur
Ce colloque entend faire le point sur le parcours d’un quart de siècle d’écriture de Christian Garcin.
Christian Garcin (1959) est un écrivain français polymorphe : dans son œuvre (plus de quarante titres publiés), qui augmente régulièrement chaque année, les genres différents coexistent ainsi que les thématiques et les styles. Depuis son entrée dans l’écriture en 1993, Christian Garcin n’a pas cessé de publier des récits et nouvelles, des romans et poèmes, des carnets de voyage, des textes brefs, des essais et des traductions : une œuvre désormais vaste où la fiction et l’essai, l’autofiction et l’autobiographie se côtoient naturellement.
En regardant la liste complète des textes garciniens, on pourrait être étonné par l’apparente hétérogénéité de cette œuvre composite et développée. Pourtant, en lisant les différents textes, le lecteur se rend compte que ce corpus est parcouru par des fils qui se tressent et se lient d’un titre à l’autre et d’un genre à l’autre. Garcin a avoué que cette trame tissée dans ses textes n’était pas pensée au départ, mais que, après coup, il lui est apparu comme une évidence que des échos se relayaient d’un roman à l’autre, d’un récit à une nouvelle etc. (Cf. Entretien dans La Femelle du requin, 2014). Cela contribue à donner à sa production littéraire cohérence et unité malgré la fragmentation générique.
Dans ce colloque, on pourra aborder la production littéraire de Christian Garcin selon plusieurs approches.
On pourra ainsi envisager la réflexion sur l’art qui a une large place dans ses textes : en tant que thème, et en tant qu’objet déclencheur de la création et de la recherche de l’écrivain. Dans Vidas (Gallimard, 1993) apparaissent des portraits d’artistes, Jan Van Eyck, Le Caravage, Donatello, à côté de ceux d’écrivains et de personnages célèbres de l’histoire. Ensuite, en 1997, il publie L’Encre et la couleur (Gallimard, « L’un et l’autre ») complétement consacré aux peintres italiens de la Renaissance, Masaccio, Pisanello et Piero della Francesca et aux peintres chinois (du VIIIe au XIIIe siècle), Ma Yuan, Wu Daozi, Shi Tao. Dans ces écrits, le récit de certains épisodes de la vie des artistes est prétexte à questionner le sens de la création et à réfléchir sur l’élan vers l’inconnu qu’ils engagent dans leurs œuvres. Garcin poursuit encore ce type de recherche dans L’Autre monde par exemple, et aussi dans les essais et les fictions consacrés aux écrivains : Borges de loin, Une théorie d’écrivains, pour n’en citer que quelques-uns.
On pourra aussi suivre la trace de l’écrivain voyageur, passionné par les terres les plus éloignées et les plus sauvages : de la steppe mongole à la Mer Blanche, de la Terre de Feu au Japon. Les carnets de voyage, mais aussi les narrations romanesques et les livres pour la jeunesse arpentent des territoires peu connus, étrangers et étranges, où évoluent des personnages insolites, des enquêteurs improbables, des femmes férues de voyance ou de parapsychologie, des ermites vivant dans les grottes, etc. Garcin est fasciné par les cultures chamanes et il explore des continents géographiques et mentaux avec lesquels nous ne sommes pas familiarisés. Le voyage lui permet dans le même temps d’orchestrer les thèmes de la disparition, de la fuite, de la quête.
D’autre part Garcin accorde à la composition romanesque une attention particulière, notamment dans les fictions les plus récentes (La Piste mongole, Les Nuits de Vladivostok, Selon Vincent, Vies multiples de Jeremiah Reynolds). Celle-ci se traduit notamment par l’alternance des voix narratives, la pratique des récits emboîtés ou des effets spéculaires, ainsi que par le recours plus ou moins parodique au récit policier ou encore par l’imitation de techniques cinématographiques. Il serait possible d’analyser la manière dont cette recherche, loin de déployer une virtuosité gratuite, recoupe certains des motifs traités, tels que la pluralité des modes de la vie psychique, l’importance du rêve et de la communication inconsciente.
Programme
Pour une littérature voyageuse. Incontro con Christian Garcin e David Collin
Giovedì 8 ore 17.30, Alliance Française Genova, Via Garibaldi 20
8 novembre
8.45 - Accoglienza partecipanti
9.00 - Saluti e Apertura del convegno
Mondes en réseau
Presiede Elisa Bricco
9.30 Jean- Raymond Fanlo (Université d’Aix-Marseille)
«Une toile d’araignée dense et folle»
10.00 Thierry Gillyboeuf (Critique littéraire)
«Confins et labyrinthes : une géographie de l’imaginaire»
Presiede Marie Gaboriaud
11:00 Elodie Karaki (Critique littéraire)
«De Sortilège à Selon Vincent, un arc mélancolique»
11:30 Anne-Sophie Donnarieix (Université Paris Nanterre e Universität Regensburg)
«Réalités en construction. Pluralité et entrecroisement des mondes dans l’univers fictionnel»
12:00 Elisa Bricco (Università di Genova)
«Composition du sujet autobiographique dans les récits»
Des arts et de l’ailleurs
Presiede Chiara Rolla
14.00 - Nancy Murzilli (Université de Paris 8)
«Voir là-bas si j’y suis : mondes des arts et bouts du monde»
14.30 Marie Gaboriaud (Università di Genova)
« Présences musicales »
Dépaysements
Presiede Isabelle Dangy
15.15 Jochen Mecke (Universität Regensburg)
«Une esthétique du dépaysement»
15.45 Tian Jiawei (Université Paris Nanterre)
«Xian, une ville Borgésienne sous la plume de Christian Garcin»
9 novembre
Identités multiples
Presiede Valeria Sperti
9.00 Stéphane Chaudier (Université de Lille 3), Joël July (Université
d’Aix-Marseille)
«Les narrateurs polyphoniques: un nouveau pacte romanesque?»
9.30 Christophe Gence (Critique littéraire)
«Les mutations du “je”»
10.00 François Berquin (Université du Littoral-Côte d’Opale)
«Éloge de la grisaille»
Presiede Nancy Murzilli
11.00 Jutta Fortin (Universität Wien)
«“Je veux dire essayer de savoir si ma mère” : liens et trahison»
11.30 Lydia Bauer (Universität Potsdam)
«Synchronicité et sympathie dans La jubilation des hasards»
Devenir animal
Presiede Margareth Amatulli
14.00 Isabelle Dangy (Université de Saint-Etienne)
«Le thème animal et la métamorphose dans les romans et les
essais»
14.30 Frédéric Martin-Achard (Université de Saint-Etienne)
«Le « devenir-étourneau » des personnages romanesques»
Pris aux mots
Presiede Jutta Fortin
15.15 Noëlle Lévy-Gires (George Washington University)
«Ce que les noms ont à nous dire. Les noms propres dans trois
romans»
15.45 Micaela Rossi (Università di Genova)
«Dans l’univers des mots de Christian Garcin: Lexique et Pris
aux mots»
16.30 Clôture du colloque